Question de parents: Notre enfant a déjà une Switch et demande maintenant à acheter un PC. Est-ce un passage « obligé »?

/ juin 1, 2023

Que ce soit lors de nos interventions auprès des professionnels, ou auprès des parents, ou encore lors de prises de contacts par mail directement, nous sommes souvent questionnés sur la « nécessité » d’investir dans du nouveau matériel de jeu vidéo. Est-ce qu’il faut acheter une Switch ? Puis une PS5 ? Et enfin un PC ? Nous vous proposons ici une brève recommandation pour y répondre.

Pour commencer, il faut comprendre que le choix d’un jeu ou de son support est très fortement lié à une pression sociale des pairs. On achète pour suivre le mouvement et faire partie du groupe. Mais ce n’est bien évidemment pas la seule manière d’assurer ce sentiment d’appartenance.

L’une des difficultés majeures auxquelles tous les joueurs ou joueuses de jeux vidéo (y compris les plus âgés…) doivent faire face est la frustration. Celle-ci est particulièrement difficile à gérer pour les enfants. La bonne nouvelle, c’est que les jeux vidéo sont un excellent moyen d’apprendre cette gestion ! La nouvelle plus pesante c’est que cette compétence ne s’apprend que difficilement par le jeu et c’est majoritairement avec l’aide d’une personne extérieure venant jouer le rôle de cadre que cette gestion s’apprend progressivement. Ce processus est parfois long (et ingrat pour les parents…), raison pour laquelle nous encourageons les parents à ne pas baisser les bras, à mettre au point une stratégie commune d’encadrement entre les deux parents, et de les inviter à pouvoir recharger leurs batteries lorsque l’essoufflement se fait sentir.

Nous expliquons régulièrement que chaque support a ses qualités et ses faiblesses. Par exemple, la grande force de la Nintendo Switch est qu’il est possible de mettre un jeu sur « pause » à n’importe quel moment. Pas de risque de perdre une quelconque progression, à condition que la batterie ne se vide pas (mais il peut s’agir là de l’occasion de ritualiser la fin du jeu : quand on s’arrête, on branche la console sur le secteur). Bien entendu, les jeux se jouant en ligne ne permettent pas cette option, mais ceux dont vous parlez n’en sont pas.

Pour apprendre à gérer la difficulté de la frustration liée à l’arrêt de jeu, nous recommandons de donner aux enfants des indicateurs leurs permettant de se repérer dans le temps avant que la coupure n’intervienne. Par exemple en réglant un minuteur pour qu’il sonne 10 minutes avant la fin du temps accordé. De cette manière, c’est à eux d’apprendre à gérer le temps qu’il leur reste en se posant une question du type « Est-ce que j’ai le temps de lancer encore ce combat en 10 minutes ? ». Bien évidemment, cela ne se fait pas en une fois et ne désespérez pas, mais soyez intransigeants sur le moment de la fin puisqu’il avait été averti du temps restant en avance. Rappelons également que l’accès aux écrans ne devrait pas se proposer en termes de « droit à un temps par jour », mais plutôt en termes de priorité des activités.

Et que répondre lorsque l’enfant souhaite changer de support (et donc investir, souvent de manière assez onéreuse) parce que la « tendance » est passée au PC et non plus à la Switch, par exemple ? Il est alors judicieux de se demander si l’ajout du PC est bien nécessaire. Si votre enfant s’amuse déjà avec la Switch, ne serait-ce pas une complication supplémentaire à gérer pour les parents ? Il serait peut-être plus recommandé de n’utiliser d’abord que la Switch et une fois que l’enfant aura pu montrer ses compétences de gestions (des priorités, des émotions, etc.), il pourra être envisageable de l’accompagner dans la découverte du PC. Puisque, pour rappel, sur PC il n’est pas possible de mettre sur pause à tout moment, c’est donc un contexte de jeu plus difficile à gérer.

Si vous souhaitez franchir le pas, nous vous recommandons les jeux PC suivants, privilégiant le jeu à deux en coopération (à télécharger et installer depuis le programme Steam):

Texte écrit initialement pour le site 3-6-9-12.org

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