La tête dans les étoiles, les pieds sur Terre [Starlink – Battle for Atlas]
Le qualificatif « jeu pour enfant » tend habituellement à jeter l’opprobre sur n’importe quel titre. Pourtant, dans le cas de Starlink : Battle for Atlas, il semble coller parfaitement au produit final. Attention toutefois au piège de la collectionnite aigüe. Enfants, à vos vaisseaux ! Pour les parents c’est ici que ça se passe.
On retrouve ici tout ce qui a fait le succès (mais aussi parfois la redondance) des productions Ubisoft. Starlink est alors un peu comme une « introduction pour les enfants » aux univers et aux codes Ubisoft. Dans ce jeu d’actions proposant de piloter un vaisseau spatial, je me réjouis que les plus jeunes aient affaire à une difficulté qui donne parfois du fil à retordre ! Toujours gagner n’est pas bon et les jeux vidéo servent aussi à apprendre à gérer sa frustration.
Ubisoft pour petits et grands
Un monde ouvert multiple, des tours pour dévoiler la carte, des missions secondaires, des camps à libérer, des personnages un peu lisses: le cahier des charges est complet. Je m’attendais à une expérience qui ne volerait pas très haut (ironie quand tu nous tiens) et j’ai été très agréablement surpris. Même si les missions peuvent présenter une certaine répétitivité (de nombreuses livraisons), on trouve des tas de choses à explorer, sur différentes planètes, pour que l’on ne s’ennuie pas.
Les sensations de vol sont très plaisantes et fluides. Quel plaisir que de se détacher du plancher des vaches pour atteindre les étoiles en quelques secondes ! Le scénario, se laisse volontiers suivre, mais demandera peut-être un peu d’aide de la part des parents pour en saisir toutes les ficelles. Qui dit bataille spatiale dit aussi armes et vaisseaux. On trouve donc des séquences de tirs qui, bien que visuellement peu violentes, peuvent néanmoins induire un stress chez les plus jeunes. On en revient aux questions de frustration en cas de défaite.
Plastique recyclable
Ce qui fait surtout l’originalité de Starlink, c’est l’ajout de figurine en plastique, représentant le vaisseau que l’on dirige. Il est obligatoire d’en posséder une pour pouvoir jouer, la première étant vendue avec le jeu (comptez 80 CHF). Brancher le jouet sur la console, permet à celui-ci de se matérialiser dans le jeu. Sachant que chaque nouvelle pièce dans votre flotte, arme, ou pilote supplémentaire coûte entre 8 et 30 CHF, soyez rassurés de savoir qu’il n’est nullement nécessaire d’investir dans ces jouets additionnels pour terminer le jeu. Au contraire, le principe de « clipper » les armes sur les vaisseaux perd assez vite de son charme et l’on se rend compte que tout cela aurait pu se faire naturellement via un menu. Attention aussi au drame en cas de pièce qui se perd, à ce moment-là plus possible de jouer.
Haute voltige
Un vieux loup de mer trouvera sûrement beaucoup de « déjà vu », mais plusieurs détails ont su attiser mon intérêt. Par exemple, les départ et arrivées des planètes font penser à No Man’s sky, mais j’ai été agréablement surpris de voir que le point d’arrivée n’est pas forcément le même. Si je vise un point du globe en particulier depuis l’atmosphère, c’est précisément là que mon vaisseau arrivera (ce n’est donc pas un seul endroit générique). De même, les mécaniques de combats sont plutôt bien pensées, en proposant de combiner les armes, une manœuvre d’esquive ou encore un bouclier à activer au bon moment pour renvoyer les tirs ennemis.
Starlink : Battle for Atlas est un bon jeu, proposant une expérience vaste et palpitante, pour laquelle l’ajout de figurine supplémentaire n’amène rien.
Afin de délier les langues plutôt que les cordons de la bourse, voilà quelques suggestions de discussion à avoir avec vos enfants :
- La valeur de l’argent, dans un jeu et dans ses accessoires
- Pour jouer à deux, il faut acheter deux vaisseaux, comment bien choisir le deuxième ?
- Est-ce que lorsque l’on tire sur des robots depuis un vaisseau c’est moins violent ? (désincarnation d’une forme de violence)
- Comment s’arrêter dans un monde ouvert où il y a toujours quelque chose à faire ?
- Sujet bonus pour épater vos enfants : saviez-vous qu’un youtuber français célèbre double l’un des personnages principaux ? (Norman)
Note: 8 parsecs sur 10
Disponible sur PS4, Xbox One et Switch